Projet éducatif
Faire face au monde
Le monde, c’est d’abord les autres
Ses pairs
L’apprentissage du vivre-ensemble est une part importante de la vie de chaque enfant, à l’école, en famille, et dans les séjours de vacances.
Nous souhaitons développer un cadre dans lequel chacun peut trouver sa place :
– d’une part la souplesse de l’équipe éducative permet de s’adapter aux besoins individuels de chaque enfant, dans le respect des différences et de la diversité.
– d’autre part les limites posées par le respect des autres sont reconnues ouvertement.
Une attention particulière est apportée à la gestion de conflits, avec comme postulat que chaque conflit est une occasion d’apprendre pour devenir capable de gérer ses propres relations.
Les adultes
La position de l’adulte ne doit pas être supérieure à celle de l’enfant.
Dans la prise de décisions, la résolution des conflits ou des désaccords, une place et une valeur égale sont accordées à la parole et aux sentiments de l’enfant et de l’adulte.
En revanche, dans les situations où les responsabilités, les devoirs ou les besoins de l’adulte diffèrent, ces différences sont reconnues et assumées.
Les institutions
La démocratie participative, la formulation des problèmes et la recherche de solutions par tous les concernés nous semblent primordiales. Pour qu’elles soient autre chose qu’une façade, il faut avant tout reconnaître leurs limites. Sur nos séjours, ces limites sont notamment fixées par les lois, les contraintes humaines et matérielles, le temps que le groupe souhaite y consacrer…
Ces limites doivent être reconnues et assumées, sans hypocrisie ni idéalisation.
Pour faire face au monde, il faut le comprendre
Enrichir ses connaissances
Chaque instant de la vie est un moment d’apprentissage, et cet apprentissage doit être encouragé et accompagné chaque fois que possible.
Il y a des moments où s’amuser, se reposer… peuvent prendre la priorité. Nous souhaitons donc définir des moments dédiés à l’apprentissage.
L’imaginaire, un outil pour appréhender le monde
Les livres et les œuvres de fiction en général sont une importante clef de compréhension du monde. Nous pensons que la valeur de l’imaginaire comme outil pédagogique est sous-estimée par beaucoup, qui le voient soit comme un simple outil d’amusement, soit comme une simple fioriture à ajouter sur une activité.
Apprendre à faire
Mener à bien son propre projet
Développer des savoir-faire
Nous souhaitons encourager les enfants à pratiquer et à faire par eux-mêmes chaque fois que possible. Faire par soi-même quand on ne sait pas encore faire, cela requiert souvent l’accompagnement, l’aide et l’encouragement de l’adulte.
Aller au bout des choses
La réalisation d’un projet demande beaucoup de choses, mais aucune qui soit aussi importante que la persévérance. Nous pensons que les enfants et jeunes adultes du 21ème siècle sont particulièrement vulnérables au découragement devant des tâches qui demandent un effort sur la durée.
Au sein de nos séjours, nous souhaitons soutenir, sans contrainte mais par l’encouragement, la réalisation des projets sur la durée. Lorsqu’un enfant choisit une activité, il sera engagé à la faire jusqu’au bout. Nous voulons éviter une attitude “consommatrice” en évitant la mise en place d’un buffet d’activités où l’enfant goûte à tout sans engager d’effort.
Prendre confiance en soi
Avoir la confiance des adultes
On ne peut pas savoir si quelqu’un est digne de confiance avant de lui avoir accordé cette confiance. Accorder sa confiance à un enfant (ou à un adulte), cela signifie prendre le risque qu’ils déçoivent celle-ci.
Dans nos séjours, nous voulons accorder notre confiance aux enfants, même si cela signifie que parfois celle-ci sera déçue.
Découvrir ce dont on est capable
Nous souhaitons que nos séjours permettent aux enfants de prendre confiance en eux à travers une prise de risque maîtrisée. On n’apprend pas à courir sans prendre le risque de tomber, on n’apprend pas à parler en public sans prendre le risque d’être embarrassé, on n’apprend pas à dessiner sans prendre le risque de rater son dessin.
Nous mettrons en place des situations dans lesquelles les enfants peuvent prendre ces risques sans conséquences négatives durables.
Accueillir les émotions
Ses propres émotions
Ressentir pour grandir
Les émotions sont ce qui nous permet d’appréhender le monde dans sa globalité. La peur, la tristesse, la joie, la déception sont présentes chaque jour dans la vie des enfants. Elles peuvent être de véritables alliées pour grandir. A condition de les traiter comme telles. Utiliser les émotions dans un imaginaire fort permet aux enfants de se familiariser avec ce qu’ils ressentent et d’en sortir grandis.
Accueillir et Gérer
Toute émotion a une explication logique. Pour peu que l’on soit capable de se mettre au même niveau que celui qui la ressent. Si la joie et la tristesse sont facilement accueillies par les équipes encadrantes des séjours de vacances, la colère et la peur des enfants ont tendance à être évitées par les adultes. Nous voulons apprendre aux enfants à traverser leurs émotions – et toutes leurs émotions -, plutôt qu’à les éviter.
Les émotions des autres
Des autres enfants
L’indulgence et l’empathie font partie des apprentissages du vivre ensemble.
Se comprendre permet de mieux comprendre les autres et inversement. Nous voulons que nos séjours soient l’occasion pour chacun d’enrichir son répertoire émotionnel… et d’aider les autres à enrichir le leur.
Des adultes
Si l’exemple est la meilleure forme d’éducation, c’est tout aussi vrai en terme d‘éducation émotionnelle. Les adultes aussi peuvent être tristes, en colère, frustrés ou déçus. Et il est de leur responsabilité de montrer aux jeunes comment vivre avec ces émotions pour qu’elles ne deviennent pas bloquantes dans la vie quotidienne.
Soi-même, mais pas tout seul
Devenir autonome
Dans la vie de tous les jours
L’organisation de la vie quotidienne doit permettre à l’enfant de faire lui-même. L’aide de l’adulte doit être un accompagnement de la vie quotidienne.
Attention ! Il ne s’agit pas d’abandonner l’enfant. Plutôt de mettre en place des outils qui lui permettent petit à petit de se passer de l’aide de l’adulte.
Dans la gestion des difficultés
Permettre à l’enfant de devenir autonome, cela signifie aussi accepter qu’il va parfois être en difficulté. L’aide qui lui sera apportée par les adultes doit, davantage que lui permettre de surmonter le problème immédiat, lui apprendre une compétence transversale. Comment réagir face à une difficulté ? Comment faire quand je n’y arrive pas ?
Toute difficulté est un moment important d’apprentissage.
Savoir demander de l’aide
Être autonome signifie parfois savoir reconnaître que l’on ne sait pas faire. Nous encourageons l’enfant à développer cette compétence, à verbaliser cette difficulté, et à se tourner vers les autres pour demander de l’aide.
L’attitude des adultes
Il est fondamental que l’attitude des adultes sur nos séjours soit non pas de faire à la place de l’enfant. Mais de lui dire : « je peux t’aider à trouver comment TU peux surmonter ce problème ». Cette démarche doit s’accompagner d’une bienveillance permanente, comportant à la fois une reconnaissance de la réalité et du sérieux des difficultés rencontrées par l’enfant et une confiance dans sa capacité à les affronter.